Puerta del Sol Credo

Rien n’est jamais venu entamer la prédisposition de Suzi Pilet à demeurer capable d’accueil et de disponibilité. C’est aussi le secret de sa jeunesse d’âme. Pour moi, en dépit des épreuves, elle n’a jamais changé. Et, dans ce dernier texte, elle le prouve avec sérénité.
Elle l’illustre de quelques images qui rappellent son itinéraire et que suggère ce qu’elle écrit : le marin endormi, les pipes en terre Gambier dont l’une évoque pour elle le visage du jeune Christophe Colomb, le campanile italien de Bex que lui fit connaître son mentor, l’abbé Zundel, à l’origine aussi d’une rencontre féminine et spirituelle, dans l’intense quête que Suzi n’a cessé de mener. Il y a aussi les lumineux portraits d’enfants qui l’ont fait connaître socialement dès le début des années quarante, limpide galerie de l’innocence. Et les surimpressions du surréel qui lui ont toujours fait partager la conviction de Diane Arbus : « Une photographie est un secret qui nous parle d’un secret. »
Charles-Henri Favrod